



Pédophilie : l'Eglise réagit et convoque 150 prêtres à Lyon
Dans le cadre d'affaires de pédophilie et d'agressions sexuelles présumées au diocèse de Lyon, le cardinal Barbarin s'est retrouvé au cœur du scandale. La justice française lui reproche de ne pas avoir dénoncé des actes de viols supposés dans son entourage de l'église lyonnaise. Ce dernier dément toujours ces allégations.
Pour montrer qu'il prend cette question très au sérieux, Mgr Barabarin a donc convoqué plus de 150 prêtres en activité lundi à 14 h 45, à huis clos, dans la chapelle du centre Valpré d'Écully, afin d'aborder au mieux ce sujet qui ternit la réputation de l'Eglise en France.
Au programme des échanges, "le point sur les affaires en cours", les décisions "déjà prises" et les "orientations nouvelles" sur la nomination et l'accueil des nouveaux religieux, peut-on lire sur l'invitation adressée aux prêtres du diocèse.
Deux points de vue s'affrontent sur la question au sein du clergé lyonnais : d'un côté les "négationnistes", de l'autre les "Savonarole", référence au prédicateur italien qui dénonçait au XVe siècle la corruption morale des prélats romains.
Certains prêtres ont toutefois une opinion très tranchée sur le problème :
"La pédophilie, c'est moralement pire quand ça vient d'un prêtre. (...) Oui, l'Évangile a été gravement trahi. (...) Tous les prêtres d'un diocèse sont membres d'un corps que l'on appelle le presbyterium, solidaires dans la mission... mais certainement pas dans la trahison et l'omerta ! (...) Je n'ai que faire de la préservation de l'institution, elle n'a pas à être protégée à tout prix", a indiqué le père Franck Gacogne de la paroisse Saint-Benoît à Bron dans le bulletin de sa paroisse du mois d'avril.
Les affaires de pédophilie ont émergé il y a quelques mois autour du diocèse de Lyon. Principal accusé : le père Bernard Preynat, pour ses agissements sur des scouts de la région lyonnaise il y a plus de 25 ans. C'est l'association de victimes d'actes d'agression sexuelle "La Parole libérée", qui a permis de révéler ces informations très sensibles pour l'archevêché. "La Parole libérée" compte bien se faire le "porte-parole des victimes silencieuses" en marge de la réunion de ce lundi, comme l'a confirmé l'un de ses fondateurs, François Devaux, à l'AFP.
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