



"Ils partaient faire le djihad avec parfois un doudou dans leur sac"
La revue de presse matinale se déroulait paisiblement. Il y fut longuement question de l’hommage rendu à de Gaulle à Colombey. Des suites de la défaite de Trump qualifié pour la circonstance de « président bouffon ».
Puis d’un coup, sans crier gare, on passa à un sujet qui n’était pas du tout d’actualité. Avec cette citation : « ils partaient pour le djihad avec parfois un doudou dans leur sac. »
Pour la trouver le chroniqueur qui officiait devant le micro de France Inter avait épluché Esprit, un mensuel épais de plusieurs dizaines de pages. Au sommaire, des articles sur le racisme, sur l’Allemagne, sur la laïcité.
Le chroniqueur n’avait donc que l’embarras du choix pour mentionner cette revue, jadis catholique. Mais son choix s’arrêta -va donc savoir pourquoi ?- sur un texte titré : « sur les chemins du djihad ».
Et c’est là qu’il dénicha ce passage qui rendait hommage à nos jeunes pousses. Donc ces enfants égarés mais attendrissants ne se séparaient pas de leur doudou. Il les avait accompagnés en Syrie et en Irak. Souvent, et à leur grand regret, ces enfants devaient s’en séparer car ils avaient besoin de leurs deux bras pour égorger et décapiter.
Ils les retrouvaient le soir après une journée d’un labeur épuisant. Et serrant leur doudou contre eux. Ils murmuraient avant de s’endormir : « doudou, mon doudou, je suis fatigué ».
Le chroniqueur de France Inter n’a pas été complet. Il a omis de parler des toutes jeunes filles qui, elles-aussi, sont parties pour la Syrie et l’Irak dans le but d’épouser là-bas un de ces jeunes guerriers si attachés à leur doudou. Elles avaient certainement enfoui dans leur sac des poupées dont tout laisse supposer qu’elles étaient voilées.
Le chroniqueur qui a eu cet élan de tendresse pour nos enfants perdus des quartiers défavorisés s’appelle Claude Askolovitch. Avec un nom pareil la prudence veut que l’on soit bienveillant avec les jeunes djihadistes.